Le carnaval de Venise

Photos © Martin Argyroglo © Laurent Guizard

Opéra ballet
Création 2025
(20 représentations de janvier à mars )

Le Carnaval de Venise, de André Campra
Créé le 28 février 1699 à l’Académie Royale de Musique
Livret de Jean-François Regnard

Mise en scène, scénographie et costumes
 Yvan Clédat et Coco Petitpierre

Direction musicale
 Camille Delaforge

Cheffe de choeur
Lucile De Trémiolles

Chorégraphie
Yvan Clédat, Coco Petitpierre, Sylvain Prunenec

Création lumières
Yan Godat

Dramaturge
Baudouin Woehl

Assistante mise en scène
Françoise Lebeau

Assistante costumes
Anne Tesson

Distribution
Isabelle, Victoire Bunel
Léonore, Anna Reinhold
Orphée, David Tricou
Léandre, Sergio Villegas Galvain
L’Ordonnateur / Rodolphe / Pluton, Guilhem Worms
Chanteurs / chanteuses du Studio Il Caravaggio :
Apolline Raï-Westphal
Clarisse Dalles
Louise Roulleau
Laura Jarrell
Benoit-Joseph Meier
ordan Mouaissia
Léo Guillou-Keredan
Alexandre Adra

Interprètes chorégraphiques
Marie-Laure Caradec
Max Fossati
Julien Gallée-Ferré
Marie-Charlotte Chevalier
Sylvain Prunenec

Ensemble Il Caravaggio / Direction Camille Delaforge :
20 instrumentistes en fosse

Fabrication décors et costumes, Opéra de Rennes

Production de la co[opéra]tive :
Les 2 Scènes / Scène nationale de Besançon
Théâtre Impérial – Opéra de Compiègne
Théâtre de Cornouaille / Scène nationale de Quimper
Opéra de Rennes
Théâtre Sénart / Scène nationale
Atelier Lyrique de Tourcoing
Coproduction : Centre de Musique Baroque de Versailles, Ensemble Il Caravaggio
Autres partenaires de diffusion :
Le Quartz / Scène nationale de Brest
L’Équinoxe / Scène nationale de Châteauroux
MC2: Maison de la Culture de Grenoble / Scène nationale
Ce spectacle bénéficie du soutien de la Caisse des Dépôts et Consignations, mécène principal de la co[opéra]tive

Tournée 2024-2025 : 

– 22 et 23 janvier 2025
Les 2 Scènes / Besançon
-30 et 31-01
Théâtre Impérial de Compiègne
-05 et 06-02
MC2 Grenoble
-12 et 13-02
Théâtre-Sénart
-01 et 02-03
Atelier Lyrique de Tourcoing
-06-03
Equinoxe-Scène Nationale de Châteauroux
-14-03
Le Quartz – Brest
-19 au 24-03
Opéra de Rennes
-27 au 28-03
Théâtre de Cornouaille – Quimper
-01 et 02-04
Angers Nantes Opéra (Théâtre Graslin)

Note d’intention

Le Carnaval de Venise est une œuvre qui, sous la forme du divertissement, questionne la forme opératique, et où les personnages semblent au centre d’un projet plus vaste et, pourrait-on dire, plus conceptuel. C’est ce questionnement sur le médium lui-même qui résonne en nous de manière très contemporaine, malgré les trois siècles qui nous séparent de l’œuvre originale .

Dès le prologue, où des ouvriers secondés par Minerve se pressent de finir le décor pour que la représentation puisse commencer, jusqu’à l’Orfeo – petit opéra dans l’opéra en italien- il nous a plu de sentir que les auteurs jouaient avec les codes de l’opéra toute comme ils jouaient avec les attentes du public de l’époque. Comment ne pas s’interroger sur les intrusions dansantes des barqueroles et autres bohémiens qui stoppent net les protagonistes dans leur effusions sentimentales ? Comment ne pas être attirés par ce stupéfiant prologue et cette mise en abîme du théâtre dans le théâtre ? Comment aussi de pas s’amuser d’une déesse transformée en régisseuse de plateau ?

Nous ne souhaitions nullement proposer une reconstitution historique, pas plus que nous ne souhaitions convoquer la danse baroque ou folklorique. Nous avons préféré nous amuser avec un imaginaire partagé de l’Italie du XVIIème et notamment celui de la Commedia dell’arte. Nous avons redécouvert les tableaux de Tiepolo (père et fils) qui représentent des groupes de polichinelles, grotesques, difformes, et un peu inquiétants. Et nous avons pensé que ces polichinelles pouvaient prendre en charge la danse à travers des états de corps qui sont proches de ce que nous cherchons lorsque nous créons nos spectacles. Nous avons alors travaillé sur l’hypothèse que nos polichinelles seraient, depuis plus de 300 ans, les habitants du théâtre où se joue notre opéra et qu’ils en seraient en quelque sorte les metteurs en scène.

Au centre du plateau, nous avons imaginé un labyrinthe circulaire, comme l’agrandissement de ces petits jeux en bois dans lequel circule une bille. De très grosses sphères viennent prendre place dans ces cercles concentriques, telles les planète du système solaire. Des glands géants, éléments de mercerie dont nous aimons et la forme et le nom, descendent également des cintres pour venir figurer l’intérieur de la salle des réduits et redessiner l’espace de la scène.

Les opéra ballets étaient des divertissements créés en réaction à la gravité et parfois la lourdeur des tragédies lyriques. Nous avons eu, avec la cheffe Camille Delaforge, l’envie commune de retrouver cet esprit joyeux et cet enchantement, mais aussi la porosité qui existait alors entre la salle et la scène. Nos polichinelles  tiennent ce rôle, tout comme les chanteurs qui, à l’entracte et avec la complicité de Camille, quittent le plateau pour venir interpréter dans les halls des théâtres des chants traditionnels napolitains.

Puisant comme à notre habitude dans le grand corpus visuel de l’histoire de l’art des éléments qui nous sont chers pour les modifier, les simplifier, les faire nôtres, nous jouons  avec délice des silhouettes blanches et étranges de nos polichinelles et les motifs des arlequins de la commedia dell’arte. Ces figures et motifs archétypaux appartiennent encore aujourd’hui à notre imaginaire commun, et nous souhaitons le plus librement possible réinventer le jeu, l’humour et la beauté que le Carnaval de Venise offrait à ses contemporains.

Yvan Clédat et Coco Petitpierre