L’art de vivre

Création 2026

Conception, mise en scène, scénographie, costumes
Yvan Clédat et Coco Petitpierre

Chorégraphie
Sylvain Prunenec, Yvan Clédat et Coco Petitpierre

Distribution
Guillaume Drouadaine
Sylvain Prunenec

Création sonore
Stéphane Vecchione

Création lumière
Yan Godat

Dramaturgie
Beaudoin Woehl

Assistante réalisation textile
Anne Tesson 

L’évidence d’un dialogue chorégraphique entre Sylvain Prunenec et Guillaume Drouadaine nous est venue au cours des répétitions d’un spectacle d’Olivier Martin Salvan dont la distribution intégrait la troupe de Catalyse. (Nous en assurions la scénographie et les costumes).

Nous y avons découvert Guillaume, un jeune acteur et danseur, intense et délicat. Son langage corporel, fluide et quasi organique, ainsi qu’une capacité à se concentrer sur de tous petits détails, en font un interprète remarquable.

Nous avons aussi été fascinés par le rapport d’intimité qu’il établit instantanément entre son corps et les objets ou matières qui l’entourent et au milieu desquels il se positionne de lui-même de manière instinctive. La verticalité d’un pied de projecteur, un bout d’escalier, un muret, un bout de mousse : tout semble instantanément appeler un placement de son corps, une positon, une attitude les plus justes possibles.

Les rapports entre la danse et la sculpture (dans un sens étendu) étant constitutifs de l’ensemble de nos créations, nous ne pouvions pas rester indifférents face à cette étonnante sensibilité aux objets !

Ce rapport physique et singulier au monde qui l’entoure, nous l’avons nous aussi éprouvé -de manière différente – lorsque nous avons vu danser Sylvain pour la première fois il y a bien longtemps. Il nous semblait que tout l’air autour de lui prenait une consistance particulière et s’épaississait. Ces deux danseurs exceptionnels nous semblent avoir bien d’autres points communs: comme leur réserve parfois très silencieuse, ou encore l’intensité et l’importance sans cesse renouvelée des moments vécus sur scène.

L’Art de vivre c’est la rencontre de ces deux interprètes aux imaginaires singuliers, à travers leurs danses et leurs mots, comme un portrait croisé, sensitif et émotionnel.

La richesse de l’imaginaire de Sylvain lui a permis de donner vie à toutes les métamorphoses que nous lui avons proposé sur scène : un animal marin (Abysse), une créature issue de la fantasmagorie médiévale (Les Merveilles) ou encore une des créatures moutonneuses et outrageusement perruquées de Poufs aux sentiments.

Quant à Guillaume, la densité de son monde intérieur devient une évidence lorsqu’il est en représentation. Extrêmement concentré, précis, ouvert aux autres et aux propositions qui lui sont faites, sa présence convoque des mondes mystérieux et intensément poétiques.

Convoquer notre imaginaire c’est aussi convoquer nos rêves, ainsi que l’ont fait avec tant de bonheur les artistes surréalistes. Libérer les forces psychiques du contrôle de la raison et ouvrir les portes de l’inconscient a été le coeur d’une production plastique et littéraire extraordinaire.

Depuis longtemps déjà nous sommes fascinés par Renée Magritte, et avec l’Art de vivre (qui est le titre d’un de ses tableaux) nous faisons très explicitement référence à son oeuvre.

Nous voulons, sur scène, matérialiser un paysage mental pour inventer avec Guillaume et Sylvain les manières de l’habiter, le temps d’un songe hors du monde réel et de ses vicissitudes.

Les corps des interprètes portent des écritures cursives ou des motifs chers à Magritte, et ils sont modifiés par diverses extensions qui seront autant d’outils pour inventer de nouveaux langages chorégraphiques et de nouvelles façons d’être ensemble.